Lorsqu’on écoute LFI, EELV, PS, PC et certaines organisations, ONG ou associations la France serait un pays capitaliste, raciste, islamophobe, transphobe, homophobe…
Eu égard à la réalité le nombre d’accusations dont est l’objet le pays des droits de l’homme a de quoi surprendre.
Niveaux de charges sur les salaires et de taxes parmi les plus élevés au monde, sécurité sociale, assurance chômage, retraites, 35h qui font figure d’exception mondiale, financements très généreux d’un très grand nombre d’organisations socio-culturelles, quiconque s’intéresse un tant soit peu à la réalité des autres pays du monde sait combien être citoyen français constitue une chance comme peu de pays démocratiques savent l’offrir.
Pendant très longtemps nous avons tenté de comprendre comment certains pouvaient porter un si curieux regard sur notre pays. Nous avons écouté, argumenté, démontré, débattu, laissé de la place, négocié, fait des efforts pour changer ce qui semblait devoir l’être. Nous avons élargi les cadres, augmenté les plafonds, rallongé les délais, retardé ou repoussé d’autres, sursis à certaines décision. Mais rien n’y a fait. La France reste désespérément pour un nombre important de citoyens un enfer.
En prenant du recul il est frappant de constater à quel point la discussion et les efforts consacrés à faire en sorte que tout le monde trouve sa place semblent ne servir à rien. Le sentiment qui prédomine est celui, étrange, d’être face à des enfants capricieux qu’on ne peut raisonner.
Immatures, parfois irresponsables, presque toujours très dépendants des subsides d’un système capitaliste dont ils dénoncent pourtant l’existence, l’immense majorité des véhéments de cette curieuse gauche parlent de mettre à bas le patriarcat comme on se plaint, enfant, que nos parents sont trop sévères. N’est-ce pas, au fond, le refus pur et simple de l’autorité qu’ils demandent. Incapables qu’ils sont de faire ce qu’il faut pour atteindre leurs rêves, qu’ils sont oubliés, ils réclament à corps et à cri qu’on leur donne les moyens de les transcender au travers de luttes pour des causes à leurs yeux toutes plus nobles les unes que les autres. N’est-il pas curieux à ce titre de les voir passer d’un sujet à l’autre sans qu’aucun succès ne puisse leur être reconnu ?
Et si nous avions fait fausse route ? Et si, depuis trop longtemps, pour de multiples raisons, au travers d’innombrables actions, nous avions participé à la mise en place d’un système qui conduit un nombre croissant de citoyens à ne plus avoir la moindre conscience du sens et de la valeur des choses ? Comment expliquer autrement cet étrange sentiment d’un monde à l’envers et ces choses absurdes et délirantes auxquelles nous assistons.
Et presque curieusement, c’est bien du monde universitaire et enseignant, de celui des travailleurs sociaux, des ONGs, des associations, des journalistes, des professionnels du droit, dont font partie ces individus. Des métiers dans lesquels il n’est pas nécessaire de faire pour vivre, ou parler suffit et dans lesquels enfin l’évaluation est difficile à conduire ou absente.
Notre pays rencontrerait-il autant de troubles s’il n’y avait pas autant de personnes à pouvoir détourner leur emploi à des fins idéologiques ? Serions nous à ce point en difficulté si tout ce monde devait vraiment faire son travail, et donc ce pour quoi il est payé ?
Je ne le crois pas. Sans doute le moment est-il venu de sonner la fin de la récré.
« L’aventure c’est l’aventure », avec Lino Ventura, 1972.
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Sébastien Tertrais: Auteur/AutriceVoir toutes les publications Fondateur et rédacteur en chef à OHERIC-Média