![]() Séverine CHILKOWY
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Séverine CHILKOWY, psychologue du travail de formation, est la directrice du Groupement d’Empoyeurs Gebosse, localisé à Mulhouse. Ce GE s’inscrit sur le développement du travail moderne qu’il nomme le Travail Partagé Connecté. Ce système flexible permet aux entreprises d’accéder à des salariés qualifiés à la demande, sans les contraintes d’une embauche traditionnelle. Sécurisant pour les dirigeants et stimulant pour les employés, il offre autonomie, diversité des missions et un environnement collaboratif enrichissant.
Ce GE entend accompagner l’évolution du travail et répondre aux besoins de sens et de souplesse d’un nombre croissant de salariés. De même, GEBOSSE propose des solutions d’accompagnement personnalisées aux entreprises afin de répondre aux difficultés croissantes du recrutement. Un salarié peut ainsi voir son temps réparti auprès de deux à trois entreprises s’il le souhaite, autour de métiers différents s’il le veut. Sachant que nous sommes dans un contexte tendu au niveau de l’emploi et des embauches, qu’il s’agit d’un problème de société, que le management doit évoluer face à des salariés plus volatils, moins engagés auprès d’une entreprise, nous avons interrogé sa directrice. |
Comment le Travail Partagé Connecté redéfinit-il la relation entre entreprises et salariés, en termes de flexibilité et d’engagement mutuel ?
Le Travail Partagé Connecté propose une approche innovante qui transforme les interactions entre entreprises et salariés. En introduisant flexibilité et engagement mutuel, ce modèle libère la relation professionnelle des rigidités traditionnelles.
GEBOSSE, en tant qu’intermédiaire, joue un rôle central dans cette dynamique. Il agit comme un tiers de confiance pour aligner les intérêts des parties prenantes, neutraliser les tensions hiérarchiques et recentrer les relations sur des objectifs concrets. Les salariés se sentent soutenus, et l’entreprise conserve un collaborateur engagé et productif.
L’une des forces majeures de ce modèle réside dans sa flexibilité. Les salariés peuvent choisir de s’investir dans un seul projet ou partager leurs compétences entre plusieurs entreprises. Cela enrichit leur expérience, renforce leurs compétences et dynamise leur développement professionnel. Grâce à cette autonomie, ils deviennent acteurs de leur propre trajectoire, ce qui renforce leur motivation et leur engagement.
Cette approche favorise également une synergie collective. En travaillant pour plusieurs organisations, les salariés partagent idées et bonnes pratiques, stimulant ainsi l’innovation. Les entreprises bénéficient de cette intelligence collective qui dépasse la relation employeur/employé classique.
Le modèle propose aussi une évaluation transparente des performances, basée sur des faits concrets et non sur des biais subjectifs. Les collaborateurs reçoivent un feedback constructif, ce qui les aide à progresser et se sentir valorisés.
Enfin, cette approche est une vraie réponse aux besoins d’adaptation constante du monde professionnel. Salariés et entreprises peuvent ajuster leur collaboration en fonction des évolutions personnelles ou organisationnelles, garantissant une continuité fluide et durable.
En redéfinissant les relations de travail, ce modèle crée une alliance dynamique où chacun trouve sa place, son rôle et ses bénéfices. Une véritable réponse aux défis du travail moderne.
Quels sont les principaux atouts du Travail Partagé Connecté pour répondre aux difficultés croissantes de recrutement dans un marché tendu ?
Face à des processus de recrutement souvent longs et incertains, les entreprises recherchent des solutions plus rapides et adaptatives pour accéder à des talents qualifiés. Notre approche plus flexible permet aujourd’hui de mobiliser des collaborateurs directement opérationnels tout en optimisant les ressources humaines en fonction des besoins spécifiques.
Cette solution repose sur une organisation fluide qui ajuste la durée et la fréquence des interventions, qu’il s’agisse de missions ponctuelles ou temporaires. En partageant les coûts liés à un poste entre plusieurs structures, les entreprises bénéficient d’une gestion allégée et plus agile.
Pour sécuriser les recrutements, un système d’évaluation progressive est mis en place. Les entreprises testent la collaboration sur une période définie avant d’envisager une embauche définitive. Cela réduit les risques d’erreur, permet une observation des compétences dans un contexte réel et instaure un climat de confiance.
Les salariés, quant à eux, trouvent dans ce modèle l’opportunité de diversifier leurs missions et d’échapper à la monotonie. En partageant leurs compétences entre plusieurs organisations, ils enrichissent leur parcours, gagnent en sens et en épanouissement professionnel. Ce fonctionnement stimule également l’innovation : les idées et les bonnes pratiques circulent entre entreprises, renforçant ainsi leur compétitivité.
En tant que tiers de confiance, GEBOSSE, joue un rôle central en assurant la neutralité dans la gestion des missions et des relations. Ce cadre structuré atténue les tensions hiérarchiques et garantit un suivi rigoureux, offrant aux entreprises des retours réguliers sur l’efficacité des talents mobilisés.
Enfin, cette approche flexible répond aux évolutions constantes des besoins économiques et professionnels. Qu’il s’agisse d’accompagner une baisse d’activité temporaire ou d’aider un collaborateur à réduire son temps de travail pour une formation, elle offre une adaptabilité précieuse, assurant une continuité fluide et bénéfique pour toutes les parties.
En quoi ce système contribue-t-il à répondre aux nouvelles aspirations des salariés, notamment en termes de sens, de souplesse et de diversité des missions ?
Le Travail Partagé permet aujourd’hui d’harmoniser les aspirations des salariés avec les besoins des entreprises. Cela dépasse les cadres traditionnels en offrant une combinaison unique de liberté, stabilité et sens.
Les salariés disposent d’une liberté inédite pour organiser leur travail. Ils choisissent d’exercer à plein temps, à temps partiel ou de répartir leur expertise entre plusieurs organisations. Cette souplesse leur permet d’équilibrer leurs priorités personnelles et professionnelles tout en bénéficiant d’un cadre sécurisé. Ils deviennent ainsi les architectes de leur propre parcours, capables de se responsabiliser et d’avancer avec motivation.
C’est un enrichissement personnel et professionnel constant. Les missions variées et les environnements diversifiés permettent d’acquérir des compétences transversales qui nourrissant la curiosité et la créativité. Chaque expérience apporte de nouvelles perspectives et contribue à renforcer la polyvalence des salariés, pour répondre aux exigences d’un marché du travail en mutation.
Par ailleurs, ce modèle encourage la circulation des savoirs entre entreprises. Les salariés, en évoluant dans plusieurs structures, transfèrent des pratiques et des idées innovantes, stimulant ainsi la compétitivité collective. Cette interaction fluide crée un véritable écosystème collaboratif car chaque acteur s’enrichit des expériences partagées.
Le sens devient ici un moteur central. En s’engageant dans des missions alignées avec leurs valeurs, les collaborateurs trouvent une source de satisfaction profonde, et dépassent la simple transaction professionnelle.
Enfin, l’adaptabilité reste au cœur de cette organisation. Que ce soit pour accompagner un collaborateur dans un projet personnel ou pour ajuster une mission en période de transition, la flexibilité permet une continuité bénéfique à toutes les parties. Un équilibre subtil, à la fois pragmatique et visionnaire, qui maximise le potentiel individuel tout en renforçant les collectifs.
Quels changements de posture ou de pratiques managériales sont nécessaires pour accompagner la réussite de ce modèle ?
Le modèle oblige à repenser les interactions professionnelles, pour transformer les pratiques managériales et créer une véritable synergie entre salariés et entreprises. Il ne s’agit plus de se limiter à la flexibilité ou au partage de compétences, mais d’adopter une posture centrée sur la confiance. Le contrôle parfois rigide cède la place à l’autonomie, permettant aux collaborateurs de s’organiser autour de résultats et d’objectifs concrets.
La communication devient un levier central de ce modèle. Plutôt que des directives descendantes, les échanges reposent sur une écoute active et des retours réguliers. Ces dialogues maintiennent la cohérence et renforcent les liens malgré la diversité des environnements. Le manager, désormais facilitateur, accompagne les équipes dans la gestion de missions complexes, pour ajuster les priorités sans ajouter de pression inutile.
L’adaptabilité s’impose comme une nécessité. Les rythmes et les engagements des salariés varient en fonction des besoins individuels ou professionnels : certains réduisent leur temps de travail pour une formation, tandis que d’autres intensifient leurs contributions lors de périodes chargées. En reconnaissant ces ajustements comme naturels, les managers favorisent un équilibre global, bénéfique pour tous.
Par ailleurs, cette organisation valorise l’interconnexion entre entreprises. Les collaborateurs, en travaillant pour plusieurs structures, deviennent des vecteurs d’innovation. Ils font circuler des idées et des pratiques nouvelles, enrichissant ainsi les organisations grâce à leurs expériences croisées.
Pour que ce modèle fonctionne, il faut adopter une vision globale. Chaque décision, chaque interaction s’inscrit dans un équilibre plus large entre le salarié, les entreprises et GEBOSSE. Les managers évoluent vers une posture alliant souplesse, rigueur et écoute. En orchestrant cet ensemble dynamique, ils permettent à chaque acteur de contribuer pleinement, pour favoriser la performance collective et le bien-être professionnel.
Selon vous, comment le Travail Partagé Connecté peut-il devenir une réponse durable à l’évolution des besoins des entreprises et des salariés dans une société en mutation ?
Face aux transformations économiques et sociales, il devient essentiel de repenser les interactions professionnelles pour allier flexibilité, autonomie et équilibre collectif. Ce modèle dynamique permet aux entreprises de s’adapter rapidement en ajustant leurs ressources humaines selon les besoins, qu’il s’agisse de missions ponctuelles, de collaborations à temps partiel ou de projets stratégiques. Cette approche réduit les risques financiers et offre une agilité précieuse dans un contexte économique incertain.
Pour les salariés, cette organisation représente une opportunité unique d’exercer leur liberté professionnelle. Ils choisissent comment et où contribuer, ajustent leur rythme de travail en fonction de leurs priorités personnelles et des cycles de vie. La diversité des missions, menée dans des environnements variés, enrichit leurs compétences, stimule leur créativité et développe leur polyvalence, ce qui les rend plus aptes à répondre aux exigences d’un marché en constante évolution.
L’une des grandes forces du modèle réside dans la quête de sens. En participant à des projets alignés avec leurs valeurs, les collaborateurs dépassent la simple dimension transactionnelle du travail pour accéder à un véritable épanouissement. Cette dynamique motive durablement les individus, tout en répondant aux aspirations modernes.
Afin d’assurer cet équilibre, un tiers de confiance, comme GEBOSSE, joue un rôle clé. Car la coordination entre les acteurs et en sécurisant les parcours atténue les tensions potentielles et garantit un cadre structuré. Ce système optimise les talents sous-exploités, favorise la collaboration entre entreprises et valorise chaque interaction comme une opportunité d’évolution.
Enfin, le Travail Partagé s’ajuste en permanence aux besoins individuels et organisationnels, pour assurer une continuité bénéfique à tous. Elle place les interactions humaines au cœur de son fonctionnement, redéfinit les relations professionnelles pour un avenir à la fois flexible, durable et porteur de sens.
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Sébastien Tertrais: Auteur/AutriceVoir toutes les publications Fondateur et rédacteur en chef à OHERIC-Média