Comment l’ignorance et le militantisme menacent nos fondations sociales

Les piliers de notre société, construits par la science et la connaissance, sont de plus en plus fragilisés par des dérives militantes déconnectées des réalités. Face à des revendications sans preuve concrète et à une dilution du sens des responsabilités, l’urgence est de restaurer la conscience collective autour des biens communs et de rétablir un dialogue fondé sur l’expertise.

Notre société s’est construite au fil des années grâce à la science, à la connaissance, et à des projets d’intérêt commun portés par des personnes de bonne volonté. Ces efforts ont permis de poser les bases solides de ce que nous appelons aujourd’hui l’État providence. L’instruction obligatoire, l’éducation nationale, les congés payés, la sécurité sociale, les caisses de retraite, la sécurité publique, la police… Ces piliers essentiels de notre société ont souvent servi d’exemple à d’autres pays. Ceux qui en ont bénéficié les premiers étaient profondément conscients de leur importance, et les abus étaient rares.

Prenons nos aînés, qui ont connu la mise en place de la sécurité sociale : ils savaient qu’il fallait en faire bon usage. Demander un arrêt maladie n’était pas un acte anodin, c’était un geste réfléchi, car chacun savait qu’il était crucial de ne pas abuser d’un système bâti sur l’effort de tous. Ce respect des biens communs s’apparentait à la conscience de la paix après les guerres : ceux qui l’avaient vécue transmettaient à leurs descendants une conscience aiguë de la valeur de la liberté et de la vie.

Mais en rendant ces services « gratuits » — ou plus précisément payés par l’État — comme l’école ou les soins de santé, nous avons, peu à peu, éloigné les citoyens de la conscience de leur véritable valeur. Cette déconnexion s’est également installée dans les petites et grandes communes. Là où les plus petites réfléchissent soigneusement avant d’engager la moindre dépense et paient rapidement les artisans, les grandes, souvent déconnectées des réalités locales, agissent sans se préoccuper de la bonne gestion des fonds publics, ni des délais de paiement.

Ce manque de responsabilité et d’attention s’est aussi infiltré dans des structures comme les syndicats, certaines institutions et associations. Ces organisations, à l’origine créées pour protéger des droits, ont parfois dérivé vers des fonctionnements abusifs, revendiquant de plus en plus, souvent de manière déconnectée des réalités économiques et sociales. Cela a engendré des tensions croissantes entre ces groupes et les entreprises, mettant en danger des secteurs d’activité entiers.

Depuis plusieurs décennies, nous assistons à une montée en puissance des actions militantes, de plus en plus violentes, notamment sur des questions sociales et écologiques. Ces mouvements exercent une pression forte sur le pouvoir politique, qui, trop souvent, cède face aux militants les plus bruyants. Mais quand on examine ces actions de plus près, on découvre que ces militants manquent souvent de compétences et de connaissances approfondies sur les sujets qu’ils défendent. Ce sont souvent des individus peu expérimentés, mais unis par des croyances simplistes, presque religieuses, autour de leurs luttes. Leur militantisme devient une échappatoire à un sentiment d’impuissance face à des problèmes complexes, comme le changement climatique.

Face à cela, les professionnels formés, qui comprennent la complexité des enjeux, se retrouvent consternés par ces dérives. Trop occupés par leurs métiers, ils ont peu de temps à consacrer à la lutte contre ces idéologies simplifiées. Cela crée un déséquilibre : des décisions sont prises sous la pression militante, souvent en l’absence de rigueur scientifique ou de compréhension approfondie. Cela met en péril les services publics, les forces de l’ordre, les élus locaux, et même des filières économiques entières.

La situation est d’autant plus préoccupante lorsque des magistrats, eux aussi parfois peu formés sur ces questions complexes, doivent trancher des affaires liées à ces mouvements. Sans toujours s’en rendre compte, ils prennent des décisions qui valident indirectement des dérives militantes. Ces jugements, influencés par une vision simpliste de l’engagement humain sur des questions globales comme le climat, renforcent l’impunité de ces militants.

Il est temps d’y mettre un terme. Ces militants, aussi engagés soient-ils, sont incapables de proposer des solutions viables et des projets d’intérêt commun. Ils excellent dans l’opposition, mais n’apportent jamais de preuve concrète que leurs idées sont réalisables. Aucun d’entre eux n’a mis en œuvre un projet collectif qui démontre la faisabilité de leurs revendications. Et les rares cautionnements scientifiques qu’ils brandissent sont souvent contestés par leurs pairs, car issus de personnalités médiatiques plus que de véritables experts.

Tout cela nous conduit à un danger réel : nous nous éloignons des diagnostics justes, des prises de décision éclairées. L’ignorance gagne du terrain, et nos institutions s’effritent. Pour protéger notre société et ses fondations, nous devons retrouver la voie de la connaissance, de l’expertise, et du bon sens. La société ne peut prospérer que si elle se base sur des faits et sur la capacité de construire ensemble, plutôt que sur la destruction systématique.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*Un envoi par semaine des derniers articles publiés. Désabonnement à tout moment.

Nous ne spammons pas ! Consultez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.

Plus
d'articles