Bonne nouvelle : l’électricité coûte moins cher sur le marché. Mauvaise nouvelle : c’est vous qui payez la différence

La CRE revoit ses calculs pour 2025 : les charges de service public bondissent de 43 %, augmentant la facture globale de près de 2 milliards.

Bonne nouvelle : l’électricité coûte moins cher sur le marché. Mauvaise nouvelle : c’est vous qui payez la différence. La CRE1 revoit ses calculs pour 2025 : les charges de service public bondissent de 43 %, augmentant la facture globale de près de 2 milliards d’euros. Ces charges – financées in fine par les consommateurs via la CSPE2 – atteindront 11,6 milliards.

La raison principale de cette flambée est presque absurde : plus les prix de marché de l’électricité baissent, plus les Français paient pour les renouvelables.

En 2024, la CRE tablait sur un prix de gros moyen de 85 €/MWh. Mais les prévisions pour 2025 ont été revues à la baisse, à 65 €/MWh. Les producteurs d’énergies renouvelables subventionnés bénéficient de contrats garantissant un tarif fixe : quand le marché est bas, l’État (et donc les consommateurs) leur verse la différence. Résultat : près de 1,9 milliard d’euros de charges supplémentaires pour les renouvelables. Avec un total de 11,6 milliards d’euros, dont près de 8 pour les seuls renouvelables, la CSPE devient une taxe énergétique masquée, pesant sur les factures des ménages comme des entreprises.

L’électricité renouvelable intermittente a une valeur décroissante à mesure qu’on en installe.

Le problème est mondial et économique

L’électricité renouvelable intermittente a une valeur décroissante à mesure qu’on en installe. Quand le vent souffle fort ou que le soleil brille, les prix de marché s’effondrent ; à l’inverse, lors des périodes de jours froids et sans vent, les prix explosent.

Résultat : les producteurs intermittents ne peuvent jamais “payer” eux-mêmes le coût de leur intégration dans le système. Les CfD, présentés comme la solution miracle, ne font que masquer ce problème : la volatilité est transférée aux finances publiques.

Loin d’être un secteur mature et autosuffisant, le solaire et l’éolien dépendent encore largement de subventions pour exister économiquement, ce qui remet en question leur prétendue compétitivité « naturelle ».

Un modèle à revoir d’urgence

L’explosion des charges de service public n’est pas un accident : c’est la conséquence logique d’un système qui socialise tous les coûts et privatise les gains. Cette flambée montre à quel point la France s’est enfermée dans un dispositif de subventions devenu incontrôlable, qui enrichit les producteurs sans bénéfice réel pour les usagers.

Poursuivre dans cette voie, sans réforme courageuse, reviendrait à condamner les consommateurs à payer toujours plus, tout en creusant la dépendance aux subventions, comme en témoigne la délibération de la CRE du 10 juillet 2025 relative à l’évaluation des charges de service public de l’énergie à compenser en 2026 et à la réévaluation des charges de service public de l’énergie à compenser en 2025, à retrouver sur cette page.

Merci à @rioujeanpierre et @RauxJF pour la grande qualité de leurs analyses et leur vigilance.

Pour aller plus loin :

Jean-Pierre Riou : une voix lucide face au chaos énergétique

Jean-François Raux : Nucléaire contre renouvelables : le faux débat qui tue la France

Image

  1. CRE : Commission de Régulation de l’Énergie[]
  2. CSPE : Contribution au Service Public de l’Électricité[]

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