Le Jarl : Une voix influente de la vie rennaise

Le Jarl, co-directeur du 1988 Club à Rennes

Le Jarl
Co-directeur du 1988 Club à Rennes
Co-directeur du 1988 Club à Rennes, Le Jarl est une figure incontournable du monde de la nuit, avec plus de 30 ans d’expérience en sécurité et gestion d’établissements. Connu pour sa franchise et ses prises de position tranchées, il dénonce l’insécurité et la dégradation sociétale sur les réseaux sociaux, où ses vidéos rencontrent un large écho. Face à une actualité marquée par plusieurs agressions violentes et à la sortie de son livre ÇA VA MAL FINIR le 13 mars, nous l’avons sollicité pour son regard sans concession et sa capacité à « parler vrai ».

Parler vrai, parler depuis l’expérience de terrain : c’est la raison d’être d’OHERIC-Média. Nous ne savons que trop bien à quel point la parole des professionnels et des experts est malmenée, voire tue, depuis plusieurs années, ce qui dessert notre société. Et justement, la sécurité et la délinquance sont des sujets tabous en France. Nous avons repéré Le Jarl dès ses débuts sur les réseaux sociaux. Son expérience fait écho à des sujets que nous connaissons bien, pour les avoir pratiqués. Rien de tel qu’un homme de terrain pour aborder des sujets sensibles. Il dispose d’une expérience du réel, la seule à même d’éclairer la route à prendre.

Le Jarl, votre expérience de terrain dans le monde de la nuit vous a exposé à des situations complexes. Comment définissez-vous le discernement dans votre rôle, que ce soit en tant que videur ou co-directeur d’une boîte de nuit ?

C’est très simple, je ne me considère absolument pas comme un « videur ». Chacun a son rôle. Mes équipes font un fantastique travail et suivent mes conseils afin que jamais personne ne prenne de risques démesurés. Ils s’appuient sur mon expertise et me font confiance. Pour ma part, je suis à la co-direction avec ma femme, et cela occupe le gros de mon activité. Nous sommes passés de 17 à 50 salariés, nous avons augmenté le chiffre d’affaires de près de 50 % en trois ans et la fréquentation est passée de 90 000 à environ 150 000 personnes par an. Ce succès n’est dû qu’à notre management, nos prises de décisions stratégiques et nos choix professionnels. Et un directeur se doit de protéger son activité, ses clients et ses hommes.

Albert Camus1 a dit : « Mal nommer les choses, c’est apporter du malheur au monde. » Que pensez-vous de cette citation, notamment dans le contexte de votre engagement à nommer et dénoncer les problèmes sociétaux que vous observez ?

Mal nommer les choses, c’est surtout prendre de mauvaises décisions. Je suis un entrepreneur dans l’âme. Et l’un des plus gros échecs que j’ai subis était le résultat de ne pas avoir su nommer les choses à l’époque. Le seul moyen d’identifier un problème, c’est de le nommer, ensuite de l’analyser pour enfin agir.

Vous êtes souvent accusé de tenir des discours qui dérangent. Selon vous, est-ce que le fait de « dire les vérités qui dérangent » peut expliquer certaines accusations de positionnement à l’extrême droite ?

Parler d’insécurité est forcément associé à l’extrême droite. C’est un fait. Je n’ai pas d’action possible là-dessus. Mais je suis un passionné d’histoire, et j’ai parfaitement étudié la Seconde Guerre mondiale et toutes ses folies humaines. Je sais ce qu’est un parti fasciste. Les horreurs y sont immondes. Quant aux jeunes de gauche, qui accusent tous ceux qui ne pensent pas comme eux d’extrémisme ou de fascisme, je suis certain d’une chose : ils n’ont pas étudié le passé. Alors, je leur pardonne.

Votre popularité sur les réseaux sociaux montre que votre discours résonne avec beaucoup de jeunes. Pourquoi pensez-vous que vos prises de position attirent autant l’attention, malgré (ou grâce à) leur caractère parfois polémique ?

Tout simplement parce que les 18-25 ans sont les premières victimes de l’insécurité grandissante. Ce sont eux les plus touchés par les vols, les violences, les agressions en groupe… Ils se sentent donc évidemment concernés par ces sujets.

Vous avez souvent parlé de la dégradation de la société et de l’insécurité dans vos vidéos. Quels sont, selon vous, les maux les plus urgents à nommer et à traiter pour améliorer la sécurité dans les villes françaises ?

Nous vivons une époque catastrophique en termes de justice. Les gens n’ont plus confiance en elle. Et pour cause. La réalité nous rappelle chaque jour que des multirécidivistes dangereux, par leur niveau de violence, sont laissés dehors. On doit vivre avec eux. Faire avec. Ce fameux « déjà connu des services de police pour violences, pour stups », c’est devenu la norme. La question qu’on se pose maintenant, c’est : « Combien de condamnations avait ce délinquant violent ? »
La violence a toujours existé, mais auparavant, nous avons toujours su isoler les individus dangereux du groupe, c’est ce qui permettait justement de vivre en clan et en harmonie. Aujourd’hui, dans le groupe, les individus dangereux prospèrent, les victimes sont agressées deux fois : lors de l’attaque subie, puis lors de la décision de justice.

En tant que co-directeur de boîte de nuit, vous avez transformé le 1988 Club en un lieu sûr. Quels enseignements tirez-vous de cette expérience, et comment pourraient-ils être appliqués à une échelle plus large pour améliorer la sécurité urbaine ?

Tout simplement en revoyant toutes les règles qui permettent à des groupes différents de s’entendre sur un même territoire. Faire appliquer les règles d’une main de fer et ne pas faiblir sous prétexte d’humanisme. Le faire appliquer sur un territoire serait finalement simple, mais il faudrait accepter qu’une minorité de personnes ne comprenne pas vos actions, laisser passer le temps de leur colère et attendre que le résultat se fasse ressentir. Tous les humains rêvent de vivre dans un lieu sûr, ça fait 70 000 ans que c’est comme ça.
Je le dis en permanence, mais en réalité, tout est question de territoire. On a toujours fonctionné ainsi. Le clan, le groupe. Notre plus grande folie de ces 50 dernières années, c’est d’avoir cru que notre territoire pouvait s’ouvrir à absolument tous les clans du monde entier. Nos dirigeants ont oublié trop vite qu’à chaque fois que les humains ont essayé ça, ça a fini en bain de sang. Cultures, visions, croyances : chaque peuple a son empreinte génétique. Aucun n’est mieux que l’autre, mais chacun tient au sien. C’est normal, c’est ce qui a permis de le préserver. Je suis passionné par la différence des humains et de leurs comportements, et je suis certain d’une chose : le seul moyen de retrouver un pays serein, c’est d’y remettre des frontières, de choisir qui, parmi les autres clans, peut y entrer, et surtout combien et pourquoi ils souhaitent venir, afin de toujours garder un équilibre rassurant pour tout le peuple de son territoire. Finalement, nous ne sommes que des animaux avec des réactions tout ce qu’il y a de plus ancestrales. La survie de chaque peuple en dépend.

Quels sont, selon vous, les leviers les plus réalistes que les autorités devraient actionner pour restaurer un sentiment de sécurité dans les espaces publics ?

Tous les espaces à fort taux de délinquance doivent obligatoirement être sous surveillance. Seule la présence d’hommes sécurisants permet de rassurer ceux du clan. Il y a urgence : il faut, pour un moment, stopper les actions les moins importantes ou tout du moins les réduire, et focaliser le travail des forces de l’ordre sur l’insécurité de la population. Comment pouvons-nous comprendre que la police rennaise se plaigne d’un manque d’effectifs pour protéger les gens et, en même temps, mobilise 50 hommes pour un contrôle des lumières sur les vélos à 7h00 du matin en plein centre ? Ce n’est pas compréhensible pour la population, qui a le sentiment que la police est forte avec les faibles et faible avec les forts. Ça doit changer. Il faut vraiment, de toute urgence, agir sur les véritables maux de notre société.

Pour conclure, si vous aviez une recommandation à donner aux décideurs ou à la société en général pour mieux aborder les questions de sécurité et de maux sociaux, quelle serait-elle ?

Parler aux vrais hommes de terrain, ceux qui font, ceux qui sont dans l’action, ceux qui subissent. Les décideurs devraient plutôt passer du temps avec les forces de l’ordre qui sont dehors, un samedi soir, dans le centre d’une grande ville, plutôt que de prendre des rendez-vous avec les hauts gradés des bureaux qui donnent des ordres mais ne veulent surtout pas de vagues, car ça nuirait à leur carrière, trop dépendante des mouvements politiques en place.

En ce qui concerne la société en général, je tente de rappeler sans cesse aux Français d’être fiers de ce qu’ils sont et de ce que leurs ancêtres ont été. Aimer son pays, aimer son peuple doit redevenir une norme. Chaque peuple fonctionne ainsi, car c’est ce qui lui a permis de traverser les milliers d’années et d’être toujours là. Comprendre ce que nous sommes, c’est aussi pouvoir mieux accepter les autres peuples et les respecter pour cela. Nos différences font nos richesses, et les richesses de chaque peuple doivent être préservées, parce qu’elles sont adaptées à leur lieu d’existence. Voilà pourquoi tout est question de territoire.



Ça va mal finir – Le Jarl

À paraitre le 13 mars 2025, « Ça va mal finir« , aux éditions Nimrod

Résumé de l’éditeur : Voilà plus de 30 ans que le Jarl accueille des communautés qui ne partagent pas toujours les mêmes codes culturels et parfois même se haïssent. L’espace d’une nuit, elles vont pourtant se croiser et se mélanger par sa volonté. Le Jarl – « chef de guerre » en scandinave – n’impose qu’une unique contrainte sur « son territoire » : le respect des règles qu’il a fixées.
Un écart, un seul, et la sanction tombe, immédiate. Avec fermeté, mais parfois aussi avec brutalité, car la violence, le Jarl connaît. Il y a été confronté dès son plus jeune âge. Et il la maîtrise suffisamment pour savoir qu’elle seule peut permettre de venir à bout d’une barbarie débridée.
Si le Jarl brosse dans cet ouvrage le récit d’une vie mouvementée et riche d’aventures, il y fait également le constat implacable d’une France sous l’emprise d’une sauvagerie grandissante. Plutôt que de s’y résigner ou de fermer les yeux, le Jarl préfère puiser dans son expérience pour esquisser des solutions possibles.
À défaut, cela risquerait de mal finir…

 

  1. La phrase complète souvent associée à Albert Camus est : « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde. » Cependant, Camus n’en est pas l’auteur original. Il l’a reprise et popularisée dans un essai intitulé Sur une philosophie de l’expression, publié en 1944 dans la revue Poésie 44L’origine exacte de cette idée remonte à des influences philosophiques et littéraires antérieures, mais elle n’est pas attribuée à un auteur unique avant Camus. Certains suggèrent qu’elle pourrait être inspirée de traditions philosophiques ou poétiques, notamment des réflexions sur le langage et la vérité chez des penseurs comme Platon ou des poètes français. Camus, en tant qu’écrivain et philosophe, l’a reformulée et intégrée dans son œuvre, lui donnant une résonance particulière dans le contexte de l’absurde et de la quête de sens. Donc, bien que Camus soit celui qui l’a rendue célèbre, il ne l’a pas inventée ex nihilo, mais plutôt adaptée et magnifiée.[]

2 Responses

  1. Dès que votre livre sort. J’irai l’acheter je suis fan de vous .(oui même à 70 ans ).je vous suis sur Facebook. Je viens de lire un article sur un monstre assistant maternel qui violait les enfants etc Immonde.
    Comment ne pas être écœuré et voir un avenir pour nos petits enfants.
    Merci pour vos témoignage

  2. Salut le Jarl meme soucis meme travail depuis 26 ans ,ces derniers 5 ans se sont amplifiers et devenus tendu et dangereux ,j espere que ce livre vas remuer la verité et nous aider dans notre job cotidient sans compter les fdo qui don dans la meme panacée,merci je l attend

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